Friday, April 27, 2007

Iliketrains: Spencer Perceval EP

A peu près un après leur épatant premier mini-album (un de mes favoris de 2006, trouvez la critique complète ici), les Anglais de Iliketrains nous reviennent avec un petit single de deux titres.

La première chose qu'on puisse dire, c'est que leur style, fait d'arpèges froids, de voix chaude et lassée et de montées de guitares bruissantes est toujours là. Si vous avez apprécié Progress/Reform, voici deux titres en plus que vous ne pouvez que retrouver avec plaisir. La plage titulaire est une longue composition de plus de neuf minutes sur la biographie d'un meurtrier. Le thème est en accord avec cette tension dramatique qui se dégage immanquablement. Mais les moments paroxystiques ont fait place à de plus convenus murs de guitare. Ca reste de la belle ouvrage. Le second est plus mélancolique, trouvant dans la répétition d'un thème assez simple une efficacité certaine. Avec en prime des cuivres qu'on avait vu en concert (il faut tendre l'oreille pour les entendre sur l'album).

Tout ça pour dire que Iliketrains ne change pas d'un iota mais pour ceux qui sont restés sur leur faim voici un autre supplément de fort bonne facture.

Wednesday, April 25, 2007

Première écoute: The National

Il y a des albums qu'on attend plus que d'autres. Tout simplement parce que ce qu'on connait du groupe nous allèche plus que d'ordinaire. The National s'est forgé une place à part dans mes préférences. Avec un album très mature, Alligator et une excellente prestation au Botanique. A ce propos, ils assurent la première partie d'Arcade Fire pour la plupart des dates américaines. Soit mes deux concerts préférés de 2005 sur la même affiche.

Leur petit dernier, Boxer, sort dans quatre semaines mais il me faudra bien ça pour en faire le tour. C'est-à-dire que la richesse me semble être à la hauteur de l'attente. On a moins de lenteur, de langueur et le ton plus 'rock' les rapproche parfois plus d'Interpol. Et puis il y a cette voix, chaude, profonde, habitée, qui est un des ingrédients qui rend la musique de The National tellement singulière en dépit des références évidentes (Tindersticks en tête).

L'album s'adoucit au fur et à mesure de son écoute. Mais il y a toujours, tapie quelque part, la possibilité d'un moment musical de pure intensité (Slow Show, Guest Room).

Tout ce que je peux vous conseiller de faire, c'est vous rendre sur leur myspace. Le single annonciateur, l'excellent Fake Empire s'y trouve (ainsi que trois titres d'Alligator). Vous aimez ça? Voilà, la magie The National a opéré.

http://www.myspace.com/thenational

Gus Gus - Forever en bref

Voici une brève critique du dernier LP de Gus Gus qui échappe ainsi de justesse aux incritiquables...




Forever? Le Gus Gus d’autrefois n’est cependant plus. Fertile terreau d’islande de la fin des années 90 (Emiliani Torrini notamment...), la formation est aujourd’hui réduite à 3 membres, et fait de l’acidhouse early 90’s : charleys filtrés, vocal soul pétasse, bassline trance pour ibiza, ca ressemble à du Tiga et à du Kevin Saunderson par moment, on pourra y trouver de la qualité pour le dancefloor. Mais "Attention Danger" : ca pointe un peu vers "DJ Sash est de retour". Mais quand même il y a un petit reste de l’electrofunk de Gus Gus sur "Sweet Smoke"... une note d'espoir?

Tuesday, April 24, 2007

Nous Sommes Jeunes, Nous Sommes Fiers

Il y des livres qui nous manquaient. C’est une évidence qui m’a frappé dès les premières pages de ce Nous Sommes Jeunes Nous Sommes Fiers de Benoît Sabatier. En effet, 700 pages pour relater l’histoire de la culture jeune à travers la musique, c’est l’assurance de ne plus écouter idiot. Le sous-titre promet d’Elvis à Myspace. Et il tient cette promesse tant les derniers chapitres collent à l’actualité.

Un jeune en 1954, 1964 ou 2007, ce n’est vraiment pas la même chose. Et comme le jeunisme forcené est une des tendances lourdes de ces dernières décennies, brosser le portrait de toutes ces générations revient à radiographier la société occidentale. Car si tout le livre est truffé de références musicales, ce n’est pas d’une histoire de la musique pop dont il est question.

La grande force de ce livre, c’est la connaissance quasi encyclopédique de son auteur, Benoît Sabatier (rédacteur du très branchouille Technikart), et son remarquable travail de documentation. Autre qualité, ce n’est jamais passéiste. C’est qu’il est conscient que toutes les périodes d’euphorie ont généré de sévères gueules de bois. Dans la longue série des points forts, il prend souvent position, pouvant en une épithète donner son avis sur un groupe. Et il tombe rarement à côté. Je m’en voudrais aussi de ne pas indiquer qu’il n’a pas de tabous et que tous les sujets sont traités avec sérieux. Il est même particulièrement pertinent quand il décrypte le phénomène Madonna, les Boys Bands ou la Starac’. Pas de condescendance là-dedans, juste une remise en perspective, ce qui est assez fort pour des phénomènes aussi récents.

Mais ce n’est pas une œuvre savante et universitaire. Même si les nombreuses allusions aux situationnistes pourraient le faire croire (on m’a fait subir Vaneighem étant jeune, je constate seulement maintenant à quel point c’est une mauvaise idée). Non, c’est assez divertissant à lire. Il faut quand même énoncer quelques particularités de l’ouvrage. L’hypothèse de départ, c’est qu’après 1954 (les débuts d’Elvis Presley), tout a basculé en 1984. C’est l’année d’Orwell qui aurait marqué le tournant dans la culture de masse dont on subit encore les soubresauts. Pourquoi pas. C’est en tous cas argumenté. Comme le titre l’indique (ça ne me disait rien), le fil rouge est Taxi Girl. Non que je veuille dénigrer ce groupe culte français, mais par rapport à certains groupes importants, la place qui leur est consacré est assez disproportionnée. Je veux bien admettre que c’est exemplatif mais bon, passer autant de pages à décrire leur dernier catastrophique passage télévisé alors que des groupes comme The Cure ou The Smiths ont droit à une demi-page (sans parler de Led Zeppelin réglé en une demi-ligne) est assez vain. Dans le même ordre d’idées, les portraits de tous les junkies mondains de la charnière des années disco sont fouillés alors que l’intérêt me semble limite. Mais dans tous les cas, ça reste vivant et agréable à lire.

Le point de vue est évidemment très français. Ce qui amène à se dire que ce pays (le nôtre aussi hein) a été bien à la traîne, de l’erzatz yéyé à l’indigence punk. Prenez la chanson hexagonale des années ’70 et mettez ça en face de ce qui se faisait aux Etats-Unis ou en Angleterre et on a vite l’impression de voir évoluer deux planètes...

Vous l’avez compris, ce bouquin est une somme, vraiment indispensable et dont on se demande comment on a pu s’en passer. C’est un des trop rares ouvrages qui offrent à la fois une perspective historique et une analyse critique.

Friday, April 20, 2007

Première écoute: 65 Days Of Static

On connaissait déjà les énervés de 65 Days Of Static. Par leur premier LP tout d'abord (One Time For All Times), par leurs incendiaires prestations live ensuite. C'est que ces rythmes hallucinants sont dus (en majorité du moins) à un être humain. Ou assimilé tant l'abattage est impressionnant.

On peut dire que sur ce The Destruction Of Small Ideas l'univers reste le même: batterie imprévisible et puissante, guitares énervées et puissantes, mélodies au piano, puissantes aussi. Ils tentent juste une incursion dans l'électronique plus basique et c'est un peu moins bien.

Le gimmick piano doux/guitare dure fonctionne toujours en plein. Ils ont un style bien à eux. Si le procédé est connu a priori, les titres s'enchainent sans ennui. On attend toujours les orages de cette musique et on n'est jamais déçus. Ils savent comment faire fonctionner une accélération. A aucun moment on ne regrette la présence d'un chant (c'est du post-rock, je vous avais pas dit?). Que du contraire même.

Plus de précisions, commentaires et arguments bientôt sur le vrai site.

Sunday, April 15, 2007

Première écoute: Arctic Monkeys

Un peu plus d'un an entre les deux premiers albums, c'est ce qui s'appelle battre le fer tant qu'il est chaud. Mais par les temps qui courent, c'est loin d'être un mauvais calcul.

Tant de groupes jeunes se sont cassés les dents en donnant une suite à leur première réussite qu'on tremble un peu pour eux. Et on a un peu tort. Cet album sent l'urgence, mais pas la peur (celle qui a paralysé Bloc Party). Leurs tournées interminables leur ont visiblement donné confiance. Ils se détachent un peu de leurs ressemblances avec des groupes comme les Libertines par exemple.

Après une écoute, il y a déjà un titre qui va repasser souvent dans mes tympans (Old Yellow Bricks). Il y a aussi des scories, des maladresses, un désir de trop bien faire. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je sens qu'on les attend au coin du bois avec un gourdin clouté.

Voilà voilà, laissez-nous le temps de passer les paroles qu'on imagine aussi inspirées que la première fois et on en reparle.

Thursday, April 12, 2007

Première Ecoute: Bright Eyes: Cassadega

Meuh non on vous oublie pas. Mais on se laisse dépasser de temps en temps. Nous revoilà donc.

Avec une sortie simultanée de deux très bons albums (Digital Ash In a Digital Urn et I'm Wide Awake, It's Morning) dans deux registres différents et un live convaincant dans la foulée, j'attendais beaucoup de ce Cassadega.

Première impression, la déception. Qui dure le temps des premiers morceaux, assez en deçà de Four Winds qui avait fait l'objet d'un EP récent et semble bien supérieur. Puis au fur et à mesure qu'on avance, on se laisse gagner par le savoir-faire. C'est que si on n'a pas nécessairement les surgissements des précédents albums, la qualité reste quand même là. On sent qu'il a voulu par moments voulu mixer leurs styles respectifs (plus folk et presque pop électronique) et se cherche encore. premier verdict, la pâte ne prend pas encore. Second verdict, c'est quand il pousse le principe folk le plus pur (celui des reprises de Pete Seeger par Springsteen par exemple) qu'il accouche de ses meilleures chansons (Four Winds, I Must Belong Somewhere).

Conor Oberst est bien un des plus grands talents folk-rock de l'époque, c'est confirmé. Mais de grâce, arrêtez de parler de Bob Dylan, vous allez le bloquer.

Evidemment, plus d'une écoute sera nécessaire pour accoucher d'une critique plus fouillée sur le vrai site. Si ça c'est pas du teasing d'enfer...

Wednesday, March 28, 2007

En vitesse: Firda Hyvönen - Until Death Comes

Les concerts, ça sert souvent à voir en vrai ce qu'on écoute dans des enceintes ou dans le casque le reste du temps. Mais l'inverse est vrai aussi. Je veux dire que l'envie d'avoir en CD ce qu'on a découvert par hasard en concert. C'est donc coincée entre un performance honorable d'Au Revoir Simone et une vraiment soufflante de Under Byen que j'ai entendu pour la première fois parler de Frida Hyvönen (Si ça vous intéresse, la narration du concert se trouve ici). Il ne s'agit pas de la nouvelle sensation du rallye finlandais mais d'une chanteuse suédoise.

Ce fort court album est une réussite, sans quoi je ne vous en parlerais pas. Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, si vous ne vous intéressez pas à ce qui se passe dans les paroles, vous aurez une série de chansons bien exécutées, avec des mélodies de premier choix juste relevées d'un piano électrique (seul Come Another Night a une section rythmique). Ceux qui ne lisent que les livrets vont bien s'amuser de certaines des saillies de la dame. Qu'elle parle de vies qui prennent des chemins différents (I Drive My Friend) de l'éveil des sens (Once I Was a Serene Teenaged Child) ou encore de New-York (N.Y.), il y a toujours cette combinaison de sensibilité maîtrisée et d'humour corrosif. Pour ceux qui aiment écouter des chansons jolies et qui ont du sens, c'est un de mes conseils du moment (l'album est sorti à mon insu au mois d'octobre 2006). De plus, elle ne cadre même pas avec la grande série "les femmes dépriment" qui compte de plus en plus de membres (Marissa Nadler, El Perro Del Mar, Susanna And The Magical Orchestra, Jana Hunter, Kelly De Martino,

Une chanteuse qui peut entamer un morceau par "One Day I Was Not Drunk/And The Sun Was Shining Straight) a toute ma sympathie. L'album est fort court, ce qui fait qu'il est impossible de se lasser. Et c'est suffisamment bon pour passer plusieurs fois de suite.

Thursday, March 22, 2007

Première écoute: Panda Bear - Person Pitch


Il y a un an ou deux, on a critiqué à la chaîne des groupes post-punks ou revival new-wave par paquets de dix. Maintenant, ce sont les groupes du large spectre folk-psychédélique au post-rock qui arrivent dans nos oreilles (les miennes du moins) à une cadence infernale.

Le psyché-folk, pour ceux qui n'auraient pas suivi tous les développements hype récents, c'est un peu enregistrer deux chansons acoustiques dans un tunnel. Ici, la bonne idée est de jouer sur des boucles, créant une musique qui a sa propre dynamique. On sent la bidouille, le magma sonore n'est jamais loin, mais le résultat est réussi.

Cet album a obtenu la cote de 9.4/10 par Pitchfork. si je ne me trompe pas, c'est la meilleure de l'année. C'est pas une garantie, loin de là, mais ça pique la curiosité. L'album était dans le pipe de toute façon.

Une chose frappe par rapport à Animal Collective (dont le leader dePanda Bear est membre) ou Grizzly Bear, c'est plus positif, dans l'acception Imfrombarcelonnesque (néologisme en cours de brevet) du terme. Ce qui rend l'écoute très réjouissante. J'ai envie de retrouver cet album.

Cette musique est assez difficile à définir. Elle est le produit d'une accumulation de sons, mélangés et traités ensemble. Ne partez pas, le résultat met de fort bonne humeur et est digeste. C'est un pas de plus vers l'abstraction, les voix définissant des lignes mélodiques claires mais oubliez la notion de couplet-refrain, on est dans une construction qui confine plus à la mélopée. Ou à la ligne de tension chère à LCD Soundsystem.

On a donc une alternance de chansons genre les-beach-boys-passent-sur-une bande-magnétique-oubliée-dans-une-poche-avant-de-passer-à-la-lessive et de moments plus abstraits. Il esttrop tôt pour tirer des conclusions mais on est sans doute à une époque tordue de la musique.

A bout d'une écoute donc, on se dit que ce début d'année est d'une richesse folle. je vais d'ailleurs faire un bilan trimestriel bientôt. Panda Bear était annoncé comme un must-have et tient ses promesses. Reste à voir s'il résiste à la heavy-rotation. Rendez-vous est pris pour la critique complète. Laquelle va encore repousser les limites de l'exprimable. Jamais mes oreilles ne m'ont semblé si loin du clavier.

Wednesday, March 21, 2007

Marc-n'aime-pas-les-gens


Il faut tout d'abord préciser que le site dont je vais parler est un très bon site. Les avis sont pertinents, ils mèlent avec bonheur des groupes connus et moins connus, anciens et modernes. Et leurs dossiers sont complets. J'étais d'ailleurs pas fier de mes résultats au test sur les Smiths.

Si je prends le temps d'en parler, c'est que certaines phrases m'ont bien fait tiquer. L'auteur parle du dernier The Arcade Fire avec enthousiasme. Rien à redire, je me suis également copieusement emballé.

Mais dans l'introduction, présentant The Arcade Fire comme les sauveurs du rock (point de vue extrême mais défendable), il y a quelques élements discutables. Plutôt que montrer ma faconde en matière de sarcasmes et faire mon intéressant, je vais simplement citer les phrases:

"Aujourd’hui, les grands disques de rap se comptent sur les doigts d’une main, la dance n’existe plus et la techno est redevenue une matière pour collégiens."
"À l’inverse, le recul nous permet désormais de constater à quel point le rock a montré à l’époque une vitalité impressionnante, multipliant les genres, les expériences et les chefs d’œuvre à l’ombre du succès futile de Ace Of Base, MC Solaar, Laurent Garnier, les Spice Girls ou les 2B3."

Avoir des avis aussi péremptoires est pour le moins imprudent. Vous aurez compris où je veux en venir...

Une dernière précision des incohérences de l'enthousiasme: "Quant au single Intervention, c’est peu de dire qu’il va vous rendre heureux, vous accrocher un sourire à la face, vous gonfler les poumons au gaz hilarant, vous shooter au bonheur. Cette chanson donnerait presque envie de faire un saut à l’église du coin pour y entendre un bout d’orgue, ou - pourquoi pas - de se mettre au triangle.".
Pour rappel, les paroles de cette chanson sont:

"Working for the Church while your family dies
You take what they give you and you keep it inside

Ever spark of friendship and love will die without a home

Hear the solider groan,
"We'll go at it alone"


"I can taste the fear

Lift me up and take me out of here

Don't wanna fight, don't wanna die

Just wanna hear you cry"

"We can't find you now

But they're gonna get the money back somehow

And when you finally disappear

We'll just say you were never here"


Mais mettez-vous au triangle si a vous chante

(la version complète est ici)

Voilà, écrire sur la musique est compliqué, surtout si on tombe sur des gars mal lunés comme moi. Et je suis d'accord avec cette critique qui plus est. Ce ne sont que des détails, bien entendu, mais je suis content de m'être exprimé. Merci dites.

Friday, March 16, 2007

Première écoute - MAximo Park - Our Earthly Pleasure



Allez, un peu de rock anglais sur ces pages pour changer.

Voici donc le successeur de "A certain trigger" qui m'avait bien plu.

La première écoute révèle que la recette n'a pas changé. Maximo Park a toujours ce son particulier que lui confère le jeu de guitare energique de Duncan Lloyd, les synthés un peu baveux et un Paul Smith investi par son chant (le tout vaut d'ailleurs largement le détour en concert!)

Contrairement aux Killers , les Maximo Park garde ce côté proche, ces observations de petites choses et ce style de chant qui nous avait fait penser aux Smiths en découvrant ces deux groupes à peu près en même temps.

Le tout est assez réjouissant, alternant morceaux énergiques et pièces plus downtempo. Les jeux d'harmonie de voix, les transitions dans les morceaux sont bien pensées et forment des touts cohérents. Le tout donne envie d'aller voir ce que ça donnera en concert, surtout si vous aviez déjà apprécié A certain trigger.

J'ai déjà identifié quelques candidats qui risquent de repasser souvent dans mes oreilles, c'est bon signe!

Vous voulez vous faire vous-mêmes un avis? Il est en écoute légale sur le site de NME.

Wednesday, March 07, 2007

Première écoute: The Besnard Lakes

Non, mon but n'est pas de proposer une version française de Pitchfork et non, je ne suis pas en train d'écrire une anthologie du rock indé canadien...

Le principe, c'est de consigner mes impressions directement après une écoute, vous l'avez sans doute compris. Avec en corollaire la perspective d'une critique difficile. Mon impression à l'heure qu'il est, c'est que c'est très bon, The Besnard Lakes (un nom d'endroit pour changer). Ce qui frappe d'emblée, c'est cette voix haut perchée, comme sur certains Neil Young. Et puis la musique arrive, pleine, qui semble comme étrangement arrêtée. C'est subtil et puissant, un peu comme du Band Of Horses en plus mature. Encore un album qu'il faudra laisser percoler, histoire de voir si le premier bon contact (je choisis plus soigneusement ce que j'écoute, les mauvaises surprises sont de plus en plus rares) se confirme.

Il sera visiblement difficile aussi de monter un titre en épingle par rapport à un autre visiblement. De longs moments d'écoute en perspective donc.

Tuesday, March 06, 2007

Bouquin: Chris Ott - Unknown Pleasures

Pour une fois, si vous le voulez bien, on va parler bouquins. Mais bouquins qui parlent de musique quand même.

La collection 33 1/3 est une série de livre se consacrant à la genèse d'un album en particulier. Pour l'aborder, Joy Division me semblait un bon choix. Parce que j'adore cet album tout d'abord. Ensuite parce que je connais pas si bien la trop courte carrière des Mancuniens.

S'attarder sur l'orgine de Unknown Pleasures, c'est remonter aussi loin qu'il est possible, c'est à dire aux premiers soubresauts du punk, quand le groupe s'appelait encore Warsaw. Et parler de Joy Division, c'est terminer par le suicide du chanteur. Qui a plus cédé à l'épilepsie qu'à une trop grande mélancolie (un peu des deux tout de même). Ce parcours restreint permet de passer toutes les sessions d'enregistrement en vue et de suivre pas à pas une progression extrêmement rapide, qui va jeter les bases de plein de tendances et dont l'écho est toujours extrêmement actuel. On apprendra aussi l'importance du producteur Martin Hanett dans la confection de cet album qui est toujours, 28 après sa sortie, aussi compact, noir et vraiment indispensable. Il fait partie de cette courte liste d'albums qu'on peut parfaitement ne pas aimer mais qu'il est imprudent d'ignorer si on veut un tant soit peu connaître le rock pris dans son acception la plus large.

A la fin du bouquin, on n'a qu'une seule envie, se rue sur Heart And Soul, l'exhaustive discographie de Joy Division. Etant donné qu'ils ont duré un peu plus de trois ans et enregistré deux albums studio, elle se contente de quatre CD, dernier concert compris. Tout y est, n'allez pas plus loin.

Un dernier mot pour vous dire que l'auteur est d'une compétence jamais prise en défaut et qu'il a collaboré à Pitchfork et je peux vous mettre un lien sur la liste complète des titres disponbles dans la collection: http://en.wikipedia.org/wiki/33%E2%85%93

Thursday, March 01, 2007

Le bon plan: KEXP

Comme son nom pourrait le laisser deviner, KEXP est une radio. Une des meilleures qu'il soit d'ailleurs. Elle émet de Seattle mais grâce à la magie du net elle est disponible partout. Qu'est-ce qui fait la supériorité de KEXP? Des choix musicaux intransigeants, des animateurs qui jouent la musique qui leur plaît, pas la playlist qu'on leur impose. L'amission du matin, John In The Morning, a vraiment tout ce qu'il faut pour commencer la journée de bonne humeur. Si toutefois c'est la musique indie qui vous donne le sourire. Tout est absolument unattaquable. Cerise sur le gâteau, c'est sans pub puisque c'est une radio qui ne compt que sur les dons des auditeurs. Ils sont d'ailleurs en pleine levée de fonds pour le moment.

Le site de KEXP est ici: http://www.kexp.org

Mais si je vous en parle aujourd'hui, c'est pour la mine d'or que constitue le site. En effet, l'année entière est émaillée de sessions live, acoustiques ou pas, d'artistes plus que délectables. Si la musique dont on pale ici (et à fortiori sur le site) est dans vos cordes, vous savez ce qui vous reste à faire. Des noms? Arcade Fire, Sufjan Stevens, Patti Smiths, The decemberists, Love Is All, The Black Heart Procession, Interpol, My Morning Jacket, Black Rebel Motorcycle Club, The Album Leaf, Yo La Tengo, Bright Eyes et des centaines d'autres. Que du bonheur? Que du bonheur...

Le lien maintenant: http://www.kexp.org/aspnet_client/live.asp

Tuesday, February 27, 2007

Le succès de The Shins

On n'est pas des oracles, juste des amateurs de musique qui cherchent à s'informer et faire parts de leurs goûts. Mais à l'écoute d'un album, on peut parfois avoir la sensation fugace que le succès est presque inévitable. C'est ce que j'avais ressenti à l'écoute de Wincing The Night Away des Shins. Je savais aussi que la campagne de sortie serait d'envergure (l'article en question est ici). Mais tout de même, ça fait plaisir qu'un album qu'on apprécie se vend bien.

C'est que lors de la première semaine de vente, il a tout de suite grimpé à la seconde place du classement des meilleures ventes d'albums aux Etats-Unis. Ce chiffre prend toute sa valeur quand on pense que leur meilleure performance était une 76 ème place. Le label, Sub Pop (les débuts de Nirvana, Soundgarden, etc...) n'avait jamais fait aussi bien.

En Belgique, il était bien placé pour la Fnac et conseillé par Le Soir. Mais ces derniers, pas à l'abri du ridicule, les appelaient The Shyns tout du long. Outre le fait que bon, c'est écrit sur la pochette et que ce substitut ne figure pas dans la langue anglaise, ça rappellera des souvenirs à ceux qui ont fait du sport à Herve.

Pour ne pas terminer sur une private-joke aussi pathétique, je vous encourage à écouter ce bon album, qui dans la catégorie pop accessible est quand même une réussite.

La critique de l'album:
http://www.mescritiques.be/spip.php?article435

Saturday, February 24, 2007

Session acoustique Vox: I'm From Barcelona

S'il est bien une chose qu'on ne pourra jamais dénier à Jérôme Colin, c'est son amour et sa connaissance de la musique. Je dois bien avouer que j'ai sauté en marche dans le train de Vox, son expérience Podcast. Mais depuis, je n'ai rien loupé. Les découvertes sont nombreuses, les infos aussi, l'humour itou. C'est évidemment un colloque de music-freaks (les concours sont pas piqués des vers) mais si la musique de ce blog (et a fortiori du site) est la vôtre, même partiellement, c'est un must. Vous pouvez le déguster de deux façons, soit quotidiennement du lundi au vendredi ou prendre toute la semaine d'un coup le samedi. C'est vous qui voyez.

Devant l'efficacité pop pas nunuche des suédois de I'm From Barcelona, on est un peu perplexe. Comment ils arrivent à faire ça? Un pan de la réponse est donné par cette session acoustique. Ils sont tout simplement 19 à chanter. A ce niveau-là, les compos déjà bonnes prennent des allures d'hymnes. Treehouse, déjà un des meilleurs titres de l'album, est impeccablement rendu par ces doux-dingues. Bon, je vous donne l'adresse, vous vous devez d'écouter ça. C'est au-delà du conseil.

Trouvez la session acoustique ici
Le podcast de Jérôme Colin est ici
Pour rappel, la critique de l'album est ici

Wednesday, February 21, 2007

Première écoute: Do Make Say Think - You, You're A History In rust


En plus des retours à la pelle, cette année 2007 est bien partie pour me voir raccrocher des wagons que j'avais laissé passer, par la bête limitation de ces journées de 24h.

Un wagon dans lequel je vais rester est sans doute Do Make Say Things. J'écris vite ce post avant qu'une deuxième écoute vienne ruiner le concept. Car j'ai tout de suite envie d'y retourner. A début, je pensais à une éniéme version de Toronto de Godspeed You Back Emperor (à rattraper aussi) ou des premiers Broken Social Scene. Mais non, j'aime encore mieux ceci, plus viscéral, plus fougeux, plus emballant. Encore des Canadiens de premier ordre. Je suis pas si loin pour le moment, je devrais peut-être aller faire un tour.

Ce grand album (je ne l'ai écouté qu'une fois je le rappelle) mérite une critique complète. Et peut-être même un concert dans deux semaines. On verra

http://myspace.com/doomachesatan

... And you will know us by the trail of Death - So Divided

C'est sur fois d'une critique élogieuse dans un hebdo télé belge de grande diffusion que je me suis procuré l'Album de Trail of Death.
Après quelques écoutes, je me sens un peu floué. Parce qu'effectivement c'est de l'indie mais certainement pas exactement ce à quoi je m'attendais côté style: c'est plus Foo Fighters qu'Arcade Fire, plus Razorlight que Beck.
C'est en fait assez convenu dans le style malgré quelques plages de transition à la Pink Floyd ou Radiohead, pour renforcer le concept alternatif.
Pour ceux qui aiment le dépaysagement et les atmosphères, ils seront servis, chacune des chansons ayant un style bien particulier, qui pour certaines évolue de plus en cours de route. C'est d'ailleurs là qu'on est parfois un peu perdu, se demandant où se trouve le fil conducteur et finalement à quoi servent toutes ces bifurcations maladroites. Parfois, au grés des mouvements, on touche des endroits plaisants seulement pour les quitter quelques instants plus tards. Frustrant.
Les chansons ne m'ont d'ailleurs pas vraiment marqué dans l'ensemble.
Agrébrable mais pas recommandable, voilà ma conclusion après ces quelques écoutes qui ne m'ont pas donné plus envie que ça de m'attarder sur le sujet.
J'en retirerai tout au plus les 2 premières minutes de Sunken Dream et Life, morceau entre Pink Floyd période The Wall et Bowie période Thin Machine.
A l'avenir, je me méfierai du Télémoustique!

En Vitesse: Tokyo Police Club - A Lesson In Crime


Pour tous ceux qui pensent que Bloc Party, c'était mieux avant, je veux dire ceux qui n'ont pas retrouvé dans le A Weekend In The City des Londonniens l'urgence et les morceaux emballants du premier album, il existe une alternative.

Passons sur le nom de ce groupe de Montreal, bien dans l'agaçante habitude de nommer les groupes en fonction d'un autre endroit. Concentrons-nous sur la musique. 7 titres sur ce A Lesson In Crime. 16 minutes en tout. Ca veut dire beaucoup. On retrouve donc un croisement entre la tension du premier Bloc Party (vous avez compris je crois) et la furie garage du premier Strokes, voire du premier Futureheads (Nature Of The Experiment).

L'EP est la durée parfaite pour ce genre de musique. Tout est de toute façon dit en peu de temps. Reste que c'est un peu cher pour la durée. On ne leur souhaite même pas tant on a déjà vu d'autres groupes se fourvoyer sur la longueur. Pourquoi défendre l'idée d'album à tout prix? Le débat est lancé.

J'aime bien ces critiques express. Quelques minutes et tout est dit.

Tuesday, February 20, 2007

Paroles 2006

Il est un eu tard pour rendre des bilans. J'ai d'ailleurs rendu le mien un peu trop tôt, en décembre, ce qui m'a laissé en chômage technique en janvier. Je profite de ce blog pour livrer quelques unes des paroles que je retiendrai de l'an passé. (illustration: The Pipettes)

La plus sympathique
I'm glad I didn't die before I met you (Bright Eyes: The First Day Of my Life)

La plus bitchy
If you think that this is rude then you should see what my friends do (The Pipettes: One Night Stand)

La plus conviviale
I want to buy you flowers/It's a shame you're a boy (Emilie Simon: Flowers)

La moins conviviale
I will sleep in our bed tonight, you can have the kitchen floor (iliketains: Stainless Steel)

Une des plus désabusées
All the feelings you got for me are like for a dog (El Perro Del Mar: Dog)

Une des plus désabusées
Life is a pigsty (Morrissey: life Is A pigsty)

Une des plus désabusées
La vie est une putain qui nous tient par la main (Joseph d'Anvers: La Vie Est Une Putain)

Une des plus désabusées
Tant pis pour les victoires/Et tant mieux pour les défaites/De toute façon on a toujours l'air aussi bête (Miossec: 30 ans)

La plus pratique
We will vacation, You will be my parasol (Be Your Own Pet: We will vacation, You will be my parasol)

La plus compensation
Music is my girlfriend/Music is my boyfriend/Music is my queen-sized bed (CSS: Music Is My Hot Hot Sex)

La plus observatrice
People don't dance no more/They're just standing like this/They cross their arms and stare you down and drink and moan and and diss (The Rapture: Whoo! Alright-Yeah... Uh Huh)

Marc